Cinéma les Arcades
jeudi 16 juin à 19h15,
séance unique :
de John Crowley, Paul Tsan avec Saoirse Ronan, Domhnall Gleeson, Emory Cohen
(1h53) Film irlandais
Dans les années 50, attirée par la promesse d'un avenir meilleur, la jeune Eilis Lacey quitte son Irlande natale et sa famille pour tenter sa chance de l'autre côté de l'Atlantique. À New York, sa rencontre avec un jeune homme lui fait vite oublier le mal du pays... Mais lorsque son passé vient troubler son nouveau bonheur, Eilis se retrouve écartelée entre deux pays... et entre deux hommes.
Critique: note 8/10
Pour son nouveau film Brooklyn, le réalisateur John Crowley nous fait revivre une histoire au sein des États-Unis des années 50. Pour ce film, le réalisateur s’offre un joli casting. Nous y retrouvons Satires Ronan (Lovely Bones, Les Chemins De La Liberté), Jim Broadbent (The Lady In The Van, Harry Potter Et Le Prince De Sang-Mêlé), Julie Walters (Harry Potter Et Le Prince De Sang-Mêlé, Rebelle), Emory Cohen (All Is Bright, The Gambler), Domhnall Gleeson (Ex Machina, The Revenant) ou encore Maeve McGrath (Gold In The Streets, Cowboys & Angels).
Dans ce film, nous suivrons Eillis une jeune irlandaise qui grâce à l’aide de sa sœur et du Père Flood va immigrer aux États-Unis afin de s’y installer. Entre travail et vie scolaire, Eillis va faire la connaissance d’un jeune italien Tony. Dans le rôle d’Ellis, nous retrouvons Saoirse Ronan, elle incarne avec justesse et simplicité cette jeune femme dont le destin sera bouleversé à tout jamais. Quant à Tony, il est incarné par Emory Cohen ce jeune acteur saura imposer son style et nous convaincre comme il se doit. Le couple formé à l’écran par ces deux acteurs déborde d’authenticité. Les autres acteurs sauront parfaitement se fondre dans ce film historique.
Côté mise en scène, le réalisateur nous transporte dans les années 50. Les décors et les costumes sont soignés ce qui nous permet de nous plonger totalement dans le passé. Bien que le film soit une histoire d’amour, il s’agit également du mélange ethnique mais aussi de l’influence du peuple irlandais au sein des rues de Brooklyn. Bien que le film souffre légèrement de longueur, son histoire n’en reste pas moins intéressante et saura capter comme il se doit le spectateur. Le film se regarde un peu comme une fresque historique tel un péplum. Enfin, la musique composée par Michael Brook est magnifique et saura nous transporter tout au long du film.
Avec ce film, John Crowley nous emmène au travers d’une histoire simple et classique sur fond d’immigration dans les années 50. De plus, le casting est parfait et nous transporte avec sincérité dans cette histoire. Brooklyn est une romance bouleversante qui saura nous maintenir en haleine portée brillamment par Saoirse Ronan.
Récit d'une libération
Rien de plus légitime que Saoirse Ronan (découverte dans "Reviens-moi") se retrouve nominée cette année pour l'Oscar de la meilleure actrice pour son rôle complexe d'une jeune femme prise en étau
entre devoir familial, désir d'émancipation et rêve d'une vie meilleure. Jouant à fond la carte de la nostalgie, "Brooklyn" arrive à dépeindre le mal du pays et la profondeur du désir de changement,
au travers d'un simple aller-retour entre l’Irlande et New-York.
Grâce à une reconstitution minutieuse, mêlant pauvreté et chaleur du lieu d'arrivée, John Crowley dépeint les prémices de l'émancipation féminine. Le contraste est tel avec la peinture du pays
d'origine, les mesquineries liées à l'ennui, les jalousies entre petites communautés, que l'immensité d'un pays en devenir, et le melting-pot aussi attirant qu'effrayant, n'en ont que plus de
valeur.
Au cœur de cette histoire de fierté et de souhait de reconnaissance, il y a une jolie histoire d'amour, avec toutes les joies mais aussi les craintes qu'elle suggère. Honnêteté, persévérance, doute,
abandon, différences d'origines et de culture, sont autant de sujets traités avec subtilité dans "Brooklyn". Moins noir que "The Immigrant" de James Gray avec Marion Cotillard, le film évite les
bas-fonds pour se concentrer sur la droiture et la persistance ou non des mirages, et s'affiche au final comme une œuvre étonnement radieuse, à l'image de son actrice principale.
Olivier Bachelard
SYNOPSIS ET DÉTAILS
Angleterre, fin du XVIIIe siècle : Lady Susan Vernon est une jeune veuve dont la beauté et le pouvoir de séduction font frémir la haute société. Sa réputation et sa situation financière se dégradant,
elle se met en quête de riches époux, pour elle et sa fille adolescente.
Épaulée dans ses intrigues par sa meilleure amie Alicia, une Américaine en exil, Lady Susan Vernon devra déployer des trésors d'ingéniosité et de duplicité pour parvenir à ses fins, en ménageant deux
prétendants : le charmant Reginald et Sir James Martin, un aristocrate fortuné mais prodigieusement stupide…
Librement adapté de "Lady Susan", de Jane Austen.
Cinéma Les Arcades
lundi 27 juin à 19h15,
séance unique
De Terence Davies avec Agyness Deyn, Peter Mullan, Kevin Guthrie (2h12)
Tarif Fête du Cinéma à 4€
Dans la campagne écossaise du comté d'Aberdeen, peu avant la Première Guerre mondiale. Après la mort de leur mère épuisée par les grossesses successives, les quatre enfants Guthrie sont séparés. Les deux plus jeunes partent vivre avec leurs oncle et tante tandis que leur sœur, Chris, et leur frère aîné, Will, restent auprès de leur père, John, un homme autoritaire et violent. Les relations de plus en plus houleuses entre père et fils conduisent Will à embarquer pour l’Argentine. Chris se retrouve dans l’obligation de renoncer à son rêve de devenir institutrice pour s’occuper de son père. Peu après, ce dernier succombe à une attaque. Ne pouvant se résoudre à quitter sa terre natale, Chris décide alors de reprendre seule la ferme familiale.
Sous l’apparent classicisme du grand tableau (vaillance féminine, petite paysannerie et monde en transformation), « Sunset Song » est une évocation des thèmes chers au réalisateur anglais : la famille, la condition populaire, la vision transcendante d’une mémoire sensitive et poétique. Le récit de la famille Guthrie et surtout de leur fille Chris, des fermiers écossais de condition très modeste, se situe quelques années avant la première guerre mondiale, mais fait directement écho aux films de fiction d’inspiration autobiographique réalisées par Terence Davies. Le petit miracle de mise en scène de « Sunset Song » est de se tenir une fois de plus sur un point d’équilibre : ni emphase lyrique ni misérabilisme glauque, mais une sensibilité attentive qui sait s’insinuer pour trouver une justesse de voix et de forme, et un lyrisme plutôt doux.
On ne cache pas notre enthousiasme de renouer (enfin) avec Terence Davies, cinéaste trop rare à la carrière intermittente, auteur d’une trilogie et sorte d’auto fiction, qui compte parmi les œuvres majeures du cinéma britannique avec celle de l’écossais Bill Douglas. Davies a partagé sa filmographie entre œuvres d’inspiration autobiographiques et adaptations littéraires. Les deux productions se recoupent à travers l’évocation familiale, la difficulté d’échapper aux conventions et aux déterminismes sociaux, et enfin, un goût persistant pour les chansons traditionnelles – une manière de transcender collectivement la violence et la pauvreté des existences. Les films de Davies, plutôt tristes et mélancoliques, s’inscrivent le plus souvent dans une temporalité intime traversée de visions et réminiscences. Son cinéma convoque la mémoire en la superposant au vécu dans des entrelacs élégamment composés, avec cette sorte de suspension qui peut faire basculer chaque scène dans un passé irréversible ou lui donner une permanence indélébile. Leur grande beauté tient à cette manière de saisir par la mise en scène, non pas les faits biographiques et leur seul réalisme, mais la façon délicate ou violente qu’ils ont de s’imprégner en chacun, ou inversement, cette opération de la conscience qui saisit les moments vécus avec un soin de philatéliste, le souffle presque coupé et le geste en arrêt devant leur fugacité.
Projection unique
Synopsis
Laerte, talentueux violoniste, rêve depuis toujours d'intégrer l’orchestre symphonique de São Paulo. Dévoré par le trac, il échoue à l'audition et accepte à contrecœur d'enseigner la musique à des
adolescents d’Heliópolis, la plus grande favela de la ville. Dans cet univers pourtant hostile, où gangs et dealers règnent en maîtres, Laerte va tisser des liens forts avec ses élèves, découvrir des
talents insoupçonnés et changer leur vie à jamais.
La critique du film
http://www.avoir-alire.com/le-professeur-de-violon-la-critique-du-film
Le film s’inspire d’une histoire vraie, celle du chef d’orchestre Silvio Baccarelli, qui, témoin d’un incendie à Héliopolis, et touché par la détresse des habitants, a décidé d’offrir des cours de musique aux enfants défavorisés de la ville, dans une école locale. Quelques professionnels ont rejoint le projet et sont parvenus à l’inscrire dans une loi brésilienne visant à stimuler les initiatives socio-culturelles dans le pays. Ainsi naquît l’institut Bacarelli, association à but non lucratif dont la mission est d’offrir une éducation musicale et artistique de haut niveau aux jeunes précaires. Vous l’aurez compris, presque un genre en soi, l’on retrouve dans ce film le thème récurrent du professeur au grand cœur (souvenons-nous du récent Chaala, une enfance cubaineet de son enseignante bienveillante, ou encore de Mon Maître d’école).
Si le scénario est plus que prévisible et si la mise en scène manque souvent de rythme, c’est bien l’interprétation qui fait toute la saveur de ce plaidoyer sur le rôle de la culture et des arts dans l’éducation des jeunes. A commencer par le charismatique Lazaro Ramos qui incarne avec finesse un Laerte tout en contradiction. Certes, il lui en faut de l’abnégation et de la patience pour supporter, avant de se faire adopter, insultes, crachats et quolibets mais cet épisode, qui le sort d’une vie qu’il pensait toute tracée, lui permet de mieux se connaître lui-même et de découvrir une culture musicale très riche.
Laerte est un passionné, il vit pour sa musique. Grâce à sa capacité à être toujours à l’écoute des autres, grâce à son sens de l’humour, il parvient à transmettre sa passion. Son talent et son jeu
épuré nous subjuguent. Quant aux adolescents qui forment l’orchestre, la plupart sont des acteurs non professionnels. Leurs personnalités bien trempées et attachantes en font des comédiens
authentiques. Bien sûr, la palme revient aux deux meneurs : le prodige Samuel (Kaique Jesus que l’on a déjà pu voir dans Une famille brésilienne qui laisse espérer à Laerte qu’il en
fera un musicien d’exception et auquel il s’identifie, et VR, le voyou au grand cœur incarné par l’excellent Elzio Vieira.
Sans jamais trop appuyer sur la corde sensible, le réalisateur ne cache rien des problèmes inhérents aux favelas, où les prétendument « gentils » peuvent s’avérer redoutables (la violence policière y est effrayante) et où il est possible que les « méchants » s’humanisent. Ainsi Laerte parviendra à sympathiser avec un caïd. Accompagné d’une très belle bande-son (la chanson du générique de fin est de toute beauté) et servi par des images particulièrement réussies, ce film plein d’espoir et de solidarité ravira petits et grands.
d’Arthur Harari, avec Niels Schneider, August Diehl, Hans Peter Cloos
Polar Français, durée 1h55 Tarif 4,50€
Prix spécial du Jury au 8ème Festival du Film Policier de Beaune 2016.
Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs.
Pier Ulmann vivote à Paris, entre chantiers et larcins qu’il commet pour le compte de Rachid, sa seule "famille". Son histoire le rattrape le jour où son père est retrouvé mort dans la rue, après une longue déchéance. Bête noire d’une riche famille de diamantaires basée à Anvers, il ne lui laisse rien, à part l'histoire de son bannissement par les Ulmann et une soif amère de vengeance. Sur l’invitation de son cousin Gabi, Pier se rend à Anvers pour rénover les bureaux de la prestigieuse firme Ulmann. La consigne de Rachid est simple : « Tu vas là-bas pour voir, et pour prendre. » Mais un diamant a beaucoup de facettes…
« DIAMANT NOIR » : UN BIJOU LUMINEUX
http://www.abusdecine.com/critique/diamant-noir Une oeuvre claire-obscure aux multiples facettes
http://anotherfilmanotherplanet.com/2016/06/18/diamant-noir-film/ L’humain dans toute sa complexité est au cœur de ce film noir, romanesque et passionnant, premier joyau d’un cinéaste très prometteur.
http://www.cinecure.be/Diamant-noir Arthur Harari nous propose son regard sur une vengeance à la Hamlet. Niels Schneider transcende cette réflexion sur l’héritage familial. 74/100