Acteur classique, Jacques quitte le théâtre au beau milieu d’une représentation pour se rendre, en costume, jouer à la loterie vidéo dans un bar voisin. Repéré par Patenaude, à qui il doit plusieurs milliers de dollars, il prend la fuite et saute dans le premier autocar à destination de Val-d’Or, où il est rescapé par Simon, un individu étrange. Comédie
Réalisé cinq ans après Route 132, Les mauvaises herbes de Louis Bélanger est une comédie un tantinet irrévérencieuse qui s’appuie sur une jolie histoire d’amitié intergénérationnelle.
Les mauvaises herbes marque le retour à la réalisation d’un long métrage de fiction pour Louis Bélanger (Gaz Bar Blues) que l’on n’avait pas vu depuis Route 132, réalisé en 2010 et ayant permis à François Papineau de remporter le prix d’interprétation masculine au Festival des films du monde.
Scénarisé par les complices de longue date Louis Bélanger et Alexis Martin, comme Route 132, Les mauvaises herbes relate les joyeuses mésaventures d’un vieux cultiveux de pot qui se retrouve subitement affublé d’un théâtreux verbeux et une jeune technicienne d’hydro délurée. Un shylock insistant viendra mettre en péril la petite récolte.
Basée sur une histoire mettant en avant une improbable mais jolie histoire d’amitié intergénérationnelle, cette comédie irrévérencieuse brasse plusieurs sujets d’actualité (homosexualité, politique, opposition Montréal/régions, entre autres) pour nous donner un portrait rigolard d’une frange de la société québécoise, résolument en marge de la « normalité ».
Synopsis
Jacques, acteur de théâtre classique, a contracté une lourde dette auprès de Patenaude, un shylock de Montréal. Devant l'impossibilité de s'acquitter du remboursement, il fuit précipitamment les lieux et se retrouve, en plein hiver, sur les terres de Simon, un ermite un tantinet illégal qui fait pousser du pot dans sa grange.
Afin de gagner de quoi rembourser son usurier, Jacques accepte de prêter main forte à la récolte. Mais sans compter sur l'intrusion d'une jeune employée de la compagnie d'hydro qui fait irruption au beau milieu de la complicité naissante que venait d'établir l'improbable duo. Une histoire d'amour lesbien, un saccage de la récolte et un règlement de compte sanglant viendront parsemer d'embûches ce triangle intergénérationnel improbable.
Distribution
Alexis Martin (Jacques), Gilles Renaud (Simon), Emmanuelle Lussier-Martinez (Francesca), Luc Picard (Patenaude), Myriam Côté, Patrick Hivon, Stéphane Jacques, Yves Bélanger, Bénédicte Décary, François Papineau, Sylvio Archambault, Gary Boudreault
Technique
Genre: comédie - Origine: Québec, 2015 - Durée: 1h47 - Langue V.O.: Français - Visa: Général - Première: 7 mars 2016, cinéma Impérial de Montréal - Sortie en salles: 11 mars 2016 sur plus de 30 écrans au Québec - Tournage: du 2 février au 14 mars 2015 dans les Laurentides - Budget approximatif: 3,9 millions $
Réalisation: Louis Bélanger - Scénario: Louis Bélanger et Alexis Martin - Production: Luc Vandal et Lorraine Dufour - Société de production: Coop Vidéo de Montréal, avec la participation financière de Téléfilm Canada, SODEC, Fonds Harold-Greenberg, Société Radio-Canada, Fonds Cogeco, crédits d'impôts fédéraux et provinciaux - Distribution: Les Films Christal
Équipe technique - Costumes: Sophie Lefebvre - Conception visuelle: André-Line Beauparlant - Directrice de production: Diane Arcand - Distribution des rôles: Nathalie Boutrie et Emmanuelle Beaugrand-Champagne - Montage images: Claude Palardy – Musique: Guy Bélanger - Photographie: Pierre Mignot - Son: Marcel Chouinard, Louis Collin, Stéphane Bergeron
Critique :Les mauvaises herbes: vieux potes
Six ans après Route 132, Les mauvaises herbes marque le retour de Louis Bélanger à la direction d’un long métrage de fiction. On rit de bon cœur dans cette comédie finalement peu subversive
Six ans après Route 132, road movie oscillant entre rires et drame, voilà donc le retour attendu de Louis Bélanger à la barre d’un long métrage de fiction. Les mauvaises herbes est une comédie en apparence non politiquement correcte dans laquelle la rencontre d’un intellectuel hautain criblé de dettes (Alexis Martin) et d’un vieux bourru planteur de pot qui a besoin d’un coup de main pour sa récolte (Gilles Renaud) fusionne dans une sorte de compromis de bon aloi, qui finalement sied à tout le monde.
La relation d’amitié puis de filiation qui s’installe entre les deux hommes de générations et de cultures différentes, un thème que Bélanger avait déjà illustré dans Gaz Bar Blues, dévie l’intrigue vers des tonalités plus feutrées, apportant de facto un élan de sentimentalisme convenu et peu original, tout en permettant de conserver sauve une certaine morale, ni trop dérangeante, ni trop subversive.
On est donc dans un cinéma du juste milieu, dans une comédie suffisamment maîtrisée pour plaire à tous. L’ajout du personnage féminin (une jeune technicienne de l’hydro qui vient foutre le bordel au sein du duo infernal, avant elle aussi de s’allier les services de deux comparses) plus jeune et plus moderne procure quelques occasions de rire, mais surtout une scène assez juste dans laquelle la jeune femme défend ses choix de vie (elle est homosexuelle) et laisse aller sa colère contre ces deux machos rétrogrades. La jeunesse québécoise soi-disant fragile et mal assurée l’en remercie.
Outre ce personnage somme toute assez rafraîchissant, on rit de bon cœur dans le film de Bélanger, les dialogues étant, comme dans bien des comédies québécoises, de vraies répliques de stand-up comic.