Vendredi 18 mars 19h Olympia |
Ouverture : Narcisse de Sonia Chamkhi en sa présence avec débat 2016 (1h30) avant-première |
Samedi 19 mars 13h45 Arcades |
Parfum de Printemps de Ferid Boughedir en sa présence avec débat 2016 (1h30) avant-première |
Dimanche 20 mars 10h30 Arcades |
Les secrets de Raja Amari 2008 (1h30) |
Lundi 21 mars 19h15 Arcades |
Millefeuille de Nouri Bouzid 2013 (1h45) |
Mardi 22 mars 19h15 Olympia |
Printemps Tunisien de Raja Amari 2014 (1h30) avant-première |
Mercredi 23 mars 18h Cannet Toiles |
Parfum de Printemps de Ferid Boughedir Attention tarif 5€ pour tous |
Jeudi 24 mars 19h15 Olympia |
Fin Décembre de Moez Kamoun en sa présence avec débat 2010 (1h40) |
Vendredi 25 mars 19h15 Olympia |
Halfaouine: L’enfant des terrasses de Ferid Boughedir 1990 (1h38) |
Le Pass toutes séances est en fait la carte de membre 2016 qui permet d’accéder donc gratuitement aux séances des 4 autres festivals de 2016 :
Israélien, Chinois, Québécois, Japonais, (soit plus de 35 films !), habituellement gratuit pour les membres Ciné Croisette.
Le programme détaillé sera disponible sur le site www.cinecroisette.com et à la caisse des cinémas Olympia et Arcades à partir du 15 mars.
Renseignements : Ciné Croisette : Tél. 06 99 94 31 87,
Courriel: cinecroisette@gmail.com, site www.cinecroisette.com
Hind, jeune comédienne de 30 ans, incarne le premier rôle dans une pièce théâtrale mise en scène par son mari Taoufik. La pièce s’inspire du vécu tragique de Hind et de son frère cadet, Mehdi, un
célèbre chanteur homosexuel. Tous les deux ont étés opprimés par leur frère aîné, jeune homme délinquant qui a versé dans l’intégrisme religieux.
Alors que Mehdi est tiraillé entre son amour clandestin et la perspective de se marier, Hind décide d’affronter son présent et de révéler les secrets enfouis du passé. Elle réalise que pour pouvoir
vivre, elle se doit de rompre le cercle vicieux qui la maintenait prisonnière du ressentiment et de la violence.
Une mention spéciale pour le très court métrage illustrant le prix Nobel décerné au quartet qui a mené le dialogue national en Tunisie. Très émouvant, parfaitement réalisé.
De belles images, des interprètes parfois remarquables, un film imparfait, peut-être, mais intéressant.
Le titre français du film peut surprendre. A l'issue de la projection, la réalisatrice l'a justifié en invoquant le trouble du miroir liquide qui renvoie au Narcisse de la mythologie une image un peu
confuse et sans cesse mouvante.
En fait tout le film est construit autour de ce thème, par un jeu de miroirs de plus en plus complexe.
Hind, le personnage central, ne cesse de chercher son propre reflet dans la mise en scène théâtrale de son propre passé. Si son mari Taoufik rédige le texte et dirige d'abord les acteurs, elle finira
par prendre sa place. Son rôle sera triple, d'où trois reflets différents, écrire les répliques, incarner son propre personnage et mettre en scène le spectacle.
On la verra aussi, dans une séquence étonnante, jouer avec des figurines, un derviche tourneur et une danseuse, m'a-t-il semblé, et se représenter elle-même dans un scénario inspiré par ses souvenirs
d'enfance.
Enfin sa relation presque fusionnelle avec la figure ambiguë de son frère Mehdi lui renvoie encore une image d'elle-même où se mêlent nostalgie d'une enfance pourtant douloureuse, reconnaissance pour
une aide morale et financière, mais aussi dépendance et soumission dont seule la mort tragique de Medhi pourra la délivrer.
De même Taoufik ne se voit sans doute pas tel qu'il est vraiment, metteur en scène raté et mari tyrannique. Il est sans doute persuadé de son propre talent, et lorsque les doutes l'assaillent, ou que
les problèmes financiers deviennent plus pressants, il se réfugie dans la violence ou dans l'alcool. Ainsi le miroir dans lequel il se mire est suffisamment troublé pour lui renvoyer une image point
trop déplaisante.
Mehdi est visiblement charmé par sa propre apparence, son sourire ravageur, et ses talents de musicien. C'est de tous les personnages celui dont le narcissisme et le plus évident. Peut-être
pourrait-on même établir un lien entre ses penchants homosexuels et la fascination qu'il semble éprouver pour son propre corps.
Ainsi tous le film est-il centré autour d'une recherche de soi, de ses racines, de son passé, mais cette recherche a un but bien défini, s'affranchir de toutes ces pesanteurs, dénouer ces
contraintes, accéder enfin à la liberté.
Que dire des personnages ?
Hind, toujours au centre du film, nous séduit d'emblée par sa beauté sculpturale. Par son port, sa dignité, sa sérénité elle m'a parfois rappelé une actrice, pourtant bien éloignée d'elle dans le
temps et dans l'espace, Ingrid Bergman. Difficile de croire, comme l'a révélé la réalisatrice, que ce soit son premier vrai rôle au cinéma. Sans doute une personnalité dont on reparlera.
On la voit subir patiemment le mépris et les insultes d'un mari insupportable, jusqu'au moment de la révolte. Tout les spectateurs espèrent qu'elle finira par divorcer;
Autour d'elle des personnages féminins, presque toujours valorisés, la servante au grand coeur, confidente et consolatrice, la fiancée de Mehdi, si digne dans sa douleur de femme délaissée.
La mère a été rendue folle à la fois par la violence de son mari et par le départ de Mehdi qu'elle a elle-même provoqué. Son délire est représenté de façon, peut-être, un peu trop démonstrative. Mais
le personnage n'est pas entièrement négatif, même si, dans la mise en scène théâtrale, elle est promise à une séance d'électrochocs. Dans un instant touchant de lucidité elle reconnaîtra
sa fille et l'embrassera avec une tendresse retrouvée.
Les personnages masculins ne bénéficient pas d'un traitement aussi bienveillant.
Nous avons déjà évoqué Taoufik et Mehdi.
Le frère aîné, tombé simultanément dans la délinquance et l'intégrisme, n'apparaît guère que dans la mise en scène théâtrale. Il m' a paru un peu trop caricatural pour être crédible. Du reste il
participera avec enthousiasme au ballet final. Remords tardifs ou volonté de réconciliation générale ?
L'amant jaloux de Mehdi apparaît comme une figure malfaisante, remuant dans l'ombre des pensées nécessairement sombres. Croyant, à tort, semble-t-il que Mehdi va le quitter, il lui plongera un
poignard dans le coeur . Aucune goutte de sang ne nous sera épargnée.
Les autres personnages masculins, simples figurants dans les scènes de fêtes musicales plus ou moins alcoolisés, acteurs amateurs, ou chasseurs d'homosexuels, ne sont guère que des comparses à peine
esquissés.
La richesse de ce film repose aussi sur l'image qu'il nous donne de la Tunisie d'aujourd'hui, sur le rappel discret des journées révolutionnaires, mais surtout sur l'engagement de sa réalisatrice. De
ce point de vue, la discussion qui a suivi la projection m'a paru présenter un grand intérêt.
Frank CHIKLI Troisième Adjoint au Maire de Cannes. Délégué au développement économique
Sonia Chamkhi réalisatrice
Cette comédie dramatique se déroule au moment du printemps arabe tunisien. Aziz, surnommé "Zizou" jeune diplômé au chômage quitte son bled pour monter à la Capitale, Tunis. En quête d'un métier, il
devient installateur de paraboles sur les toits. Il circule dans tous les milieux, des plus aisés aux plus démunis, chez les modernistes "branchés" comme chez les plus conservateurs. Un jour, il
tombe fou amoureux d'une jeune fille de Sidi Bou Saïd qui n'a pas le droit de sortir de chez elle. Quand éclatent les prémisses de la Révolution de 2011, Zizou devient célèbre malgré lui. Par sa
maladresse et sa naïveté, il traversera mille péripéties...
Serge Basilewsky reçoit Ferid Boughedir
Aicha, Radia et leur mère vivent à l'écart du monde dans une maison à l'abandon dans laquelle elles ont déjà travaillé comme domestiques. Leur quotidien vacille le jour où un jeune couple vient s'installer dans la maison. Les trois femmes cachent leur existence aux nouveaux venus de peur d'attirer l'attention sur leur situation et d'être chassées. En effet, elles cachent un secret inavoué...
C’est l’histoire de tout un pays que raconte Nouri Bouzid au travers du destin de deux jeunes filles, Zaineb et Aïcha, symboles de la Révolution et de l’avenir de la Tunisie. Toutes deux se battent
pour leur indépendance, pour gagner leur liberté. Toutes deux luttent contre les carcans religieux et culturels établis par une société archaïque. Une société qui, alors que le pays est en émoi,
hésite encore entre modernité et traditionalisme. Zaineb et Aïcha se battent pour se reconstruire, et ce en dépit des pressions sociales et masculines auxquelles elles doivent chaque jour faire
face.
Ce long métrage parle des événements survenus pendant la période précédant la chute du régime Ben Ali. C’est l’histoire de trois garçons et d’une jeune fille qui survivent dans une société inégalitaire. Leur destin croise celui de la révolution tunisienne…
Adam, jeune médecin désabusé, ne supportant plus son quotidien entre les souffrances de ses patients et sa vie solitaire, décide de tout plaquer. Aïcha, jeune ouvrière dans une usine de confection et
trahie par un amoureux, se renferme sur elle-même. Sofiène, immigré, retourne au village à la recherche d'une épouse. Les chemins de ces trois personnages se croisent dans ce village paisible.
Ciné Croisette reçoit Moez Kamoun (le reportage)
Dans un quartier populaire de Tunis, Halfaouine, le jeune Noura est partagé entre plusieurs mondes celui des hommes, dans les rues, celui des femmes, dont il peut encore partager le hammam, malgré la puberté qui approche, et celui de son imaginaire, lourd des craintes du passage à la vie d’adulte. C’est un tableau joyeux de la vie tunisienne qui est montré et qui illustre les rapports subtils et complexes entre hommes et femmes en Tunisie.
Si vous avez aimé la musique du film par Anouar Brahem (un des meilleurs compositeurs actuels du monde arabe), voici un enregistrement de "Halfaouine"